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Ce couvent de Franciscains, en ruine, organisé selon un plan régulier en U, est composé d’une église, d’un clocher et des bâtiments conventuels. Construit au XVIIe siècle et remanié au XVIIIe siècle, il accueille de nombreuses assemblées politiques populaires au cours des « révolutions de Corse » (1729-1769). Le couvent est inscrit au titre des Monuments Historiques.

Cet ensemble conventuel, aujourd’hui en ruine, s’organise selon sur un plan régulier en U. L’église, au nord, de plan allongé (33 m sur 11 m), est formée d’une nef unique terminée par un chœur profond. Un clocher à quatre niveaux y est adossé. Les bâtiments conventuels, qui s’élèvent encore sur plusieurs niveaux, abritaient les cellules des religieux, le réfectoire, la cuisine, les réserves... Ce couvent de franciscains, construit au XVIIe siècle à l'emplacement d'un établissement primitif fondé en 1485, a été remanié au milieu du XVIIIe siècle. Pendant les révolutions de Corse (1729-1769), il accueille de nombreuses cunsulte, ou assemblées politiques populaires. En 1731, des théologiens, dont le chanoine Orticoni, décrètent à l’unanimité le caractère « saint et juste » de la révolte de la Corse contre Gênes. En 1735, une cunsulta tenue à l’initiative de Sebastianu Costa, Luiggi Giafferi et Ghjacintu Paoli (le père de Pasquale) y proclame l'indépendance de la Corse, place le peuple corse sous la protection de la Vierge Marie et adopte le Dio Vi Salvi Regina comme hymne national. En septembre 1790, l’assemblée chargée d’organiser les nouvelles institutions du département s’y réunit, sous la présidence de Pasquale Paoli ; Napoléon Bonaparte y accompagne son frère Joseph, représentant d’Aiacciu. Désaffecté après la Révolution française et vendu comme bien national, le couvent se dégrade progressivement. Au XIXe siècle, il abrite pendant quelques années une brigade de gendarmerie puis un centre de convalescence. Faute d’entretien, une partie de la toiture s’effondre, en 1934. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est utilisé par les troupes italiennes comme dépôt de munitions. Le couvent est dynamité par les Allemands en 1943. Il est abandonné depuis cette date. A l’intérieur de l’église, les autels sont fortement dégradés mais ont conservé une partie de leur décor de stuc peint polychrome, caractéristique du baroque corse. Ces stucs ont été réalisés par Ignazio Saverio Raffalli (1717-1782), membre d’une lignée de peintres-stucateurs originaires de Pedicroce et très actifs en Corse aux XVIIIe et XIXe siècles. Une partie du mobilier de l’église conventuelle se retrouve aujourd’hui dans différents édifices religieux de la région d’Orezza, à l’exemple des statuettes de bois (anges céroféraires du XVIIe siècle) de la chapelle Saint-Césaire de Pastureccia (Pedicroce) ou du bénitier en marbre de l’église d’E Piazzole.

Piedicroce

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