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La plus ancienne attestation d’un pont en ce lieu date de 1560. Il s’agissait d’un pont muletier. Avec la Corse française, une solution technique est alors mise au point afin d’élargir le passage. Le Ponte Novu a conservé cet aspect jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, avant d’être dynamité. L’édifice est classé au titre des Monuments Historiques.

En 1531, dans sa description de la Corse, Agostino Giustiniani précise que huit ponts de pierre enjambent le Golo. En ce temps-là, le Ponte Novu (le pont neuf) n’est pas encore construit. Les plus anciennes mentions de l’existence d’un "nouveau pont", en cet endroit, remontent aux années 1560. Très sobre à l’origine, il était constitué de cinq arches et d’un tablier en dos-d’âne. L’ouvrage de belle taille était cependant très étroit. Il s’agissait d’un pont muletier, qui devait simplement permettre le croisement de deux mulets bâtés. C’est dans ce premier état que le pont fut le témoin de la bataille de 1769. Quelques années après le rattachement de la Corse au Royaume de France, les nouvelles autorités déplorent l’étroitesse des ponts du Golu et du Tavignanu qui handicapent les mouvements des troupes et la circulation des charrois militaires. Une solution technique est alors mise au point par les ingénieurs de l’armée. Afin d’élargir le passage, sans doubler l’épaisseur du pont, on démolit les parapets et on les reconstruit hors de l’emprise du tablier. On fait alors reposer les garde-corps maçonnés sur une série d’arcatures rampantes en anse de panier reposant sur des consoles en pierres de taille. L’effet décoratif produit par les élégantes arcatures évoque une frise ornementale plutôt qu’un dispositif fonctionnel. Cette solution ingénieuse, économique et esthétique est alors appliquée sur d’autres ouvrages, tels que les ponts d’Altiani, de Ponte à a Leccia et de Francardu. Les travaux sont entrepris sous le règne de Louis XVI, entre 1778 et 1780, sur ordre de l’Intendant, Claude-François de Boucheporn. Ils permirent enfin aux gros attelages d’emprunter les ponts et aux petits de s’y croiser. Le Ponte Novu a conservé cet aspect jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. Le 9 septembre 1943, le tablier est dynamité afin de couper la route et de ralentir la progression des chars de la 90e panzer division allemande. En 2007 les ruines du pont ont été restaurées et stabilisées par la Collectivité Territoriale de Corse.

Castello-di-Rostino

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