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Durant la seconde moitié du XIXe siècle, le territoire de Cutuli è Curtichjatu a fait l’objet de l’exploitation des souches de bruyère arborescente (i tami scupini). Ces dernières sont constituées d’un bois dense et dur qui se prêtait facilement à la fabrication des ébauchons. Cette activité a donné naissance à une petite industrie locale. L'atelier Dans les années 1890, quelques fabriques à ébauchons de pipes s’implantent dans la vallée de la Gravona et à Ajaccio. À Cutuli-Cutichjatu, la famille Melgrani et Pierre Lacombe, un artisan des Pyrénées, décident de transformer un ancien moulin en atelier de fabrication d'ébauchons. La production est ensuite commercialisée dans le Jura pour être transformée en pipes. Le bâtiment est aménagé en atelier avec deux bancs de scies circulaires situés à l'étage. La force motrice est produite par une turbine (roue horizontale) située au sous-sol et mise en mouvement par les eaux de la rivière. Plus haut, en amont du bâtiment, un bassin de stockage, commandé par une vanne, permettait l'alimentation et la régulation du débit d'eau. Les installations sont complétées par une chaudière destinée à faire bouillir les ébauchons. Les souches étaient rachetées aux habitants. On estime qu'il fallait 24 arracheurs (12 par scie) pour alimenter convenablement les deux scies. L’extraction des souches L’extraction se faisait généralement en fin d'hiver, quand le sol était meuble, à l’aide d’une sorte de pioche (u galioni). Arrachées et débarrassées des tiges, les souches étaient mises en tas, recouvertes de terre et arrosées pour éviter qu'elles ne se fendent. Encore fraîches, elles étaient transportées et revendues sur place pour usinage. De nombreux habitants tiraient un complément de revenu de cette activité. Le quintal se négociait à un prix minimum de 2,50 francs. La fabrication des ébauchons Les ébauchons sont façonnés dans la souche de la grande bruyère (a scopa). Leur structure ligneuse est particulière. Sorte de « loupe », tantôt à « œil de perdrix », tantôt « flammée », la couleur du bois pouvait varier du rose au brun orangé. Triées, nettoyées puis dégrossies à l'aide de scies circulaires, ces souches étaient débitées en ébauchons. Classés suivant quatre niveaux de qualité, les ébauchons étaient ensuite étuvés dans l'eau pendant au moins deux jours de manière à en expulser la sève. Ce procédé rendait le bois plus compact et lui donnait son aspect « flammé ». Après séchage, ils étaient conditionnés et expédiés via le port d’Ajaccio.

Cuttoli-Corticchiato

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