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Évoquer la tradition pastorale c'est aussi remémorer des savoir-faire hérités depuis la nuit des temps et transmis de générations en générations jusqu'à nos jours. Reposant sur la maîtrise de techniques traditionnelles propres au territoire, ils constituent un patrimoine culturel inestimable et une ressource potentielle de développement local. U CASGIU VENACHESE En visite dans le vénacais en 1531, Mgr Giustiniani, évêque du Nebbiu, écrivait : « La pieve de Venacu est surtout réputée pour les bons et excellents fromages que l'on y fait ». Quelques siècles plus tard, c'est encore le cas. D'ailleurs, chaque année au début du mois de mai, a Fiera di u casgiu (la foire du fromage), met en avant pour trois jours les bergers et leurs productions. Le Venachese au lait de brebis ou de chèvre, est un fromage à pâte molle et croûte lavée. Il est frotté, manié et lavé avec la main humide pratiquement tous les jours. On y fabrique également le brocciu, dont le savoir-faire est commun à tous les bergers de l'île et reconnu par une Appellation d'Origine Protégée. E FATOGHJE Fabriquées en jonc, è fatoghje sont des formes à fromage. La plante est récoltée dans les marécages littoraux puis séchée quelques semaines. Elle est mise à bouillir dans l'eau pour l'assouplir. Quelques personnes détiennent encore les gestes de vannage traditionnels pour la confection de ces accessoires. Chaque fatoghja avait un aspect particulier selon la technique de tressage employée ou sa région de fabrication. Bien que supplantées par des formes en plastique, les fatoghje sont aujourd'hui de nouveau employées à la fabrication du fromage par quelques bergers. PANNU CORSU, FUNE È PILONE Parmi les savoir-faire liés à l'artisanat domestique, le filage et le tissage, occupent une place essentielle. Les poils de chèvres et la laine de brebis constituaient la matière première de cette activité. Au début du XIXe siècle on dénombrait trois tisserands (telaghji) à Riventosa, trois à Poghju et sept à Casanova. Ils fabriquaient de la toile et utilisaient la laine de brebis pour tisser u pannu corsu (drap de laine). À Poghju, à la fin du XVIIIe siècle, le moulin à eau de Traghjettu était équipé de foulons pour battre les draps de laine et les assouplir. Le poil de chèvre, filé, servait de base à la fabrication du célèbre pilone, cape chaude et imperméable portée par les bergers. Les cordes tressées dans cette matière (e fune) étaient également réputées pour leur résistance.

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