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Poghju, Riventosa et Casanova comptaient jusqu'à sept moulins au début du XIXe siècle, dont cinq pour moudre les céréales. On y transformait le grain mais également les châtaignes. Leur force motrice était fournie principalement par les eaux du Misognu. Le moulin de Masgiolu, qui pourrait dater de la fin du XVIIIe siècle, est à roue horizontale. Ce type de mécanisme, par sa simplicité, permettait de traiter de petites quantités de céréales et s'avérait adapté à la production villageoise. La roue motrice horizontale est placée au sous-sol voûté du bâtiment. Elle est reliée directement à la meule, à l’étage, par un arbre de transmission vertical. L’eau, acheminée par un canal de dérivation, était projetée en force sur la roue motrice qui, en tournant, entraînait la meule. Pour rétribuer son travail, le meunier prélevait habituellement le vingtième de la mouture (u vintesimu). U GRANU L'augmentation de la population tout au long du XIXe siècle dans l'île a provoqué une augmentation des surfaces cultivées en céréales, notamment en blé (u granu). On semait de partout, même les sols médiocres. Le paysage en garde encore les vestiges aujourd'hui, à travers les terrasses de culture (e ripe) aménagées sur des pentes parfois abruptes, comme à Riventosa. On pratiquait l'assolement biennal (la terre était laissée en pâture une année sur l'autre). À Poghju, selon la qualité de la terre, on estimait que le rendement de la récolte pouvait être de quatre bacini pour un semé (quattro bacini la bacinata). Le blé était une monnaie d’échange utilisée pour rémunérer les services du notaire, du médecin de l'instituteur ou du forgeron. LA CHÂTAIGNE Le châtaignier régnait autrefois sur le pourtour des villages. Au début du XIXe siècle, deux variétés de châtaignes étaient récoltées à Riventosa : la Pianella et la Campanese. Jusqu’au milieu du XXe siècle, la châtaigne a constitué un aliment indispensable à la subsistance des populations. C'était la ressource principale après les céréales. On consommait du pane di castagne (pain de châtaignes) durant plus de la moitié de l'année. La récolte commençait début octobre et se terminait à la mi-novembre. Les châtaignes étaient cueillies chaque jour au pied de l'arbre dans des sporte (paniers). Elles pouvaient être consommées fraîches (rôties, cuites ou en soupe) ou bien séchées et transformées en farine. Dans ce cas, on les entreposait à l'étage supérieur des habitations, au-dessus du fucone (foyer), sur un plancher à claire-voie (a grata). On entretenait un feu continu quelques semaines jusqu'à leur séchage complet. Décortiquées, elles étaient ensuite passées au moulin pour obtenir la farine.

Riventosa

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