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Indispensable à la vie, l'eau irrigue, fertilise, étanche la soif. La fontaine était autrefois au coeur de la vie villageoise. Chaque jour les femmes venaient y chercher l'eau, qu'elles emportaient dans des cruches ou des seaux posés en équilibre sur leur tête. Lieu de rencontre, elle permettait les échanges, les conversations. Les lavoirs gardent le souvenir de la dure corvée du linge. Il fallait plusieurs jours pour laver les plus grosses pièces comme les draps. On mettait le linge à bouillir dans de grands chaudrons. On ajoutait à l'eau de la cendre tamisée, détergent naturel, qui nettoie et purifie. Puis on allait les rincer et finir de les laver dans les lavoirs. L'eau précieuse était canalisée afin d'irriguer les jardins dont les légumes, surtout haricots, oignons, pommes de terres, composaient une grande partie des réserves d'une famille. De longs canaux ou de simples rigoles transportaient l'eau des rivières ou des sources vers les planches des jardins. Des bassins la stockaient. Souvent, dans les villages, il fallait attendre son tour pour arroser. On tirait alors au sort, certains étaient contraints d'arroser durant la nuit. Les moulins s'étalent le long des cours d'eau. Juste au dessus de la fontaine, au bord du chemin, on peut encore voir le canal et la retenue d'eau de l'un d'eux. La force de l'eau activait la meule, c'est un exemple des systèmes les plus fréquents au 18e et 19e siècle en Corse. Plus bas, les canaux du grand moulin à aube, u Fragnonu, ont été restaurés et témoignent du système complexe des réseaux d'eau qui parcouraient la campagne. De canaux en terrasses, de rigoles en bassins, les coteaux, les versants, les fonds de vallées étaient sculptés, agencés, structurés afin de permettre les cultures.

Sainte-Lucie-de-Tallano

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