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Sources et fontaines dans les légendes et croyances de l'île sont des lieux de rencontre avec les Autres, les morts, les moghi, les fées, les orchi. Dans les légendes de l'île, les rencontres clés des récits se font très souvent près d'une fontaine. Certaines sources appartiennent aux fées et passent pour guérir de nombreux maux. Certaines permettaient de vaincre la stérilité, d'autres souvent christianisées par des chapelles dédiées à Santa Lucia, guérissaient les maladies des yeux. C'est près des points d'eau, que mazzeri et streii se réunissent et guettent les imprudents qui s'y aventurent à la nuit, au coucher du soleil ou à midi pile, heures de franchissement de l'astre solaire qui n'appartiennent pas aux vivants. Ils risquent alors d'attraper « l'imbuscata », mauvais oeil redouté, donné par les morts et les mazzeri. L'eau qui surgit des profondeurs de la terre appartient aux morts, elle est pour cela ambivalente, elle fertilise la terre et permet la vie, car dans les croyances, les morts sont les garants de la fécondité, ils détiennent les graines de tous ce qui nait. On les dit assoiffés et jaloux des vivants, c'est pourquoi ils guettent en ces lieux. L'eau, simple source ou fleuve tumultueux, est une limite, une frontière, elle évoque et symbolise la limite ultime, le franchissement, la mort. Elle sépare et unit. Elle permet les communications et les échanges entre les Mondes. De nombreux rites se déroulaient dans ces endroits pour attirer la prospérité sur les vivants. Notamment le jour de l'an, où les femmes déposaient des pierres près des sources en hommage aux fées. De même, la veille du jour de l'an, à minuit pile, les jeunes gens couraient à la fontaine boire l'eau des fées, qui coulait durant un bref instant et exhaussait tous les voeux.

Sainte-Lucie-de-Tallano

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