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L’ensemble agricole de l’Iddastricciola constitue un témoin majeur du bâti lié à la culture des céréales à Monaccia. La maison est typique des habitats des agriculteurs du XVIIIe siècle. Elle n’a été bâtie, ici, qu’à la toute fin du XVIIIe. Elle se compose de trois niveaux. Le rez-de-chaussée est une cave où l’on garde les ressources, les récoltes, les outils. L’habitat de la famille se situe au premier étage. C’est une grande pièce où se trouve le foyer (a zidda). Souvent, un evier en pierre, dans une niche, permet l’évacuation des eaux usées. Au dessus, le grenier sert à entreposer lui aussi les diverses récoltes. On remarque au sommet de la maison, sur la pierre triangulaire, la croix dite de San Martinu saint protecteur des cultivateurs. Elle protège les habitants et leur biens, attire la prospérité et éloigne le mauvais œil. On lui prêtait aussi le pouvoir d’éloigner la foudre. Juste à côté de cette maison se trouvait l’aire à blé où les bœufs qui tournaient en tirant une grosse pierre, dépiquaient le grain. Le grain était ensuite entreposé dans l’oriu voisin. Ce terme vient du latin « horeum signifiant "grenier à blé". A côté de la maison, on devine encore les planches du jardin alimentées par une citerne et le verger où poussaient poirier, pommiers et amandiers. L’Auddaninchi, jusqu’à la première moitié du XVIIIe siècle, habitaient dans des cabanes en matières périssables, faite de branchages tressés et d’argile. Ce n’est généralement qu’à la fin du siècle qu’ils ont construit en dur. Beaucoup étaient alors des bergers transhumants dont une partie restaient pour les moissons. Une partie des récoltes étaient très certainement montée vers les villages de montagne. C’est sans doute de cette époque que datent les premiers orii sur la commune. Ils sont nés de la nécessité d’entreposer les céréales, le grain précieux, dans des abris sûrs, à l’abri des animaux. Ils ont été soigneusement murés, leurs pierres sont souvent liés à la chaux où à l’argile, selon des techniques utilisées pour les habitations, créant des ensembles hybrides, mi-grotte mi-bâtiment. Certains possèdent des portes, d’autres, les plus courants à Monaccia, des fenêtres souvent étroites qui permettent d’accéder à l’intérieur. Elles étaient fermées de l’extérieur à l’aide d’une barre que l’on faisait glisser dans les trous de part et d’autre. Dedans, bien souvent, un mortier d’argile comble les trous et étanchéise le silo. Tout en haut de l’oriu, des pierres saillantes empêchent le ruissèlement de l’eau.

Monacia-d'Aullène

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