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Dès le début du XVIe siècle, les incursions barbaresques, qui ont touché dans un premier temps les rivages de la Corse, s’amplifient avec les attaques des villages situés à l’intérieur des terres. L’établissement d’une stratégie de défense du littoral de l’île devient une nécessité. Des tours côtières, chargées de surveiller, de protéger et de prévenir les populations, sont érigées à partir de 1530. Ce phénomène s’étend jusqu’en 1620 par l’édification de près de 100 tours, sous le contrôle de la République de Gênes.

Dès le début du XVIe siècle, les incursions barbaresques, qui ont touché dans un premier temps les rivages de la Corse, s’amplifient avec les attaques des villages situés à l’intérieur des terres. L’établissement d’une stratégie de défense du littoral de l’île devient une nécessité. Des tours côtières, chargées de surveiller, de protéger et de prévenir les populations, sont érigées à partir de 1530. Ce phénomène s’étend jusqu’en 1620 par l’édification de près de 100 tours, sous le contrôle de la République de Gênes. Au sein du territoire, ces édifices reflètent naturellement un symbole de défense pour les populations locales, accompagné des rôles supplémentaires de douanes, guides pour la navigation, postes sanitaires, agents publics du fisc ou même lieu de perception de divers droits. Pour financer ce programme de construction, l’administration génoise décide une augmentation des taxes sur le sel. Ces recettes supplémentaires ont permis d’avancer l’argent nécessaire aux communautés villageoises pour construire ces tours. En plus de son rôle strictement défensif, ce programme cherche également à garantir à la République un certain contrôle sur la colonie insulaire et à en augmenter la rentabilité économique avec sa politique de mise en valeur agricole. Ainsi, afin de contrer la désertification des plaines fertiles du littoral, la République accordera des concessions de terres à des particuliers (hommes d’affaires génois ou corses), qui s’engageaient à mettre en culture ces territoires et à construire des tours pour les protéger. La construction en série de tours, mises en réseau sur l’ensemble d’une façade maritime, ne se limite pas à la Corse. En effet, la pression conjuguée de l’expansion ottomane, de la piraterie barbaresque et de la complicité de François Ier, concerne l’ensemble des territoires chrétiens en méditerranée. Depuis la prise de Constantinople le 29 mai 1453, les Turcs créent un climat d’alerte permanent qui terrorise les populations le long des côtes italiennes, françaises et espagnoles. Les pirates multiplient, en toute impunité et de manière imprévisible, d’incessantes incursions et de violentes attaques à terre. Pour affronter cette guerre de harcèlement, il ne reste qu’à garantir une défense continue et permanente du littoral. Alors qu’une telle politique s’organise progressivement le long des côtes italiennes, Charles Quint participe à l’élaboration d’un grand projet de militarisation intensive du littoral sicilien dès 1535. La stratégie repose alors sur la modernisation des fortifications portuaires et l’édification d’un système efficace de tours à signaux. Ce plan ambitieux s’étend à d’autres territoires insulaires tels que la Sardaigne, l’île de Malte et la Corse. A partir du XVIIIe siècle, les tours sont abandonnées en raison de leur obsolescence militaire. Toutefois, certaines furent utilisées pendant les guerres paolistes, entre 1760 et 1768, ou encore lors de l’intervention anglaise de 1794. Un inventaire établi au milieu du XIXe siècle n’en compte plus que 67 debout, affectées aux Ponts et Chaussées par décret impérial. La Direction du patrimoine de la Collectivité de Corse, propriétaire de 12 tours protégées au titre des Monuments Historiques, souhaite restituer ce patrimoine en le restaurant, le valorisant afin de conserver le réseau de ces sentinelles. Les 2 premières tours de cet ambitieux programme sont la tour de Miomu à Santa-Maria-di-Lota et la tour d’Albu à Ogliastru.

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Type Itinéraire : itinérance

Thème : Histoire